Ces dernières années, la sédentarité et l’inactivité physique tendent à faire légion chez les Français et notamment chez les enfants et adolescents, particulièrement touchés par ce phénomène. Il faut dire que la multiplication des écrans de loisirs (smartphones, tablettes, consoles, ordinateurs…) a profondément bousculé nos habitudes du quotidien, au détriment des activités et sorties de plein air. Une émergence des comportements sédentaires qui inquiète, notamment chez les jeunes. En 2020 l’ANSES a alerté les pouvoir publics à la suite d’une étude menée sur un panel de jeunes.

Les adolescents particulièrement touchés

D’après les chiffres exposés par l’ANSES, les 2/3 des adolescents de 11 à 17 ans s’exposent à des risques élevés pour leur santé en ayant un mode de vie très sédentaire, cumulant moins de 60 minutes d’activité physique et plus de 2 heures derrière les écrans par jour. Les enfants eux, ne sont pas en reste. Une situation qui inquiète et tend à s’accentuer ces dernières années, surtout suite à la crise sanitaire qui a paralysé les activités des jeunes sur une longue période, et bouleversé leur rapport aux écrans, qui était déjà préoccupant. Une activité insuffisante et une forte exposition aux écrans qui présentent de nombreux risques pour la santé physique et mentale des jeunes actuelle mais aussi à venir, surtout lorsque l’on sait qu’une grande partie des habitudes prises à l’adolescence tendant dans la plupart des cas à se poursuivre à l’âge adulte. Surpoids, obésité, ou encore qualité de vie altérée et TCA (troubles du comportement alimentaire) pour ne citer qu’eux, sont autant de risques auxquels les jeunes sont davantage exposés en étant sédentaires.

Le rôle des enseignants dans la lutte contre la sédentarité

Les jeunes peu friands de sport vont être ravis : être actif ne signifie pas forcément pratiquer un sport. Au quotidien, toutes les occasions sont bonnes pour bouger, s’étirer, être en activité. Cela peut se traduire par des jeux de plein air ou le fait de prioriser les déplacements à pied et les escaliers plutôt que l’ascenseur par exemple. Ainsi, inciter les jeunes à davantage d’activité est l’affaire de tous, y compris des établissements scolaires et du corps enseignant. Par définition, l’apprentissage scolaire est souvent dispensé assis, en classe, induisant nécessairement de nombreuses heures où le jeune est inactif chaque jour. Du côté du Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des sports, on préconise la mise en place de 30min d’activité physique quotidienne dans les écoles élémentaires. Un bon moyen d’y parvenir est de proposer des Pauses Actives d’environ 15min chacune à vos élèves durant lesquelles ils seront amenés à pratiquer des exercices cardio-vasculaires, d’équilibre, de renforcement musculaire, de coordination mais aussi un temps calme de respiration par exemple. C’est à Clermont-Ferrand qu’ont eu lieu les premiers essais de ce projet pilote de Pause Active fin 2020. Suite à son déploiement, et grâce à la collaboration active de coachs spécialisés, de l’ASM, des enseignants, conseillers pédagogiques mais aussi de l’académie de Clermont-Ferrand, une plateforme de vidéos et des programmes de Pauses Actives ont été mis à disposition des enseignants. 

« La santé par le sport ne se décrète pas, mais, par l’action de tous, les bonnes habitudes se prendront dès l’école, pour une jeunesse plus active, en bonne forme physique [...] et en meilleure santé ce qui reste un préalable favorable à la réussite scolaire » - Karim Benmiloud, recteur de l’Académie de Clermont-Ferrand.

Les classes transplantées : un enjeu pour l'éducation et la santé publique ?

C’est à la fin du XIXème siècle que les premiers séjours pour enfants ont été proposés. A l’époque, l’objectif était de permettre aux jeunes des villes et familles défavorisées de s’extirper de la pollution et du tumulte des villes au profit de moments au grand air. Evidemment, depuis, les séjours pour enfants ont beaucoup évolué. Classes découvertes, colonies de vacances, voyages scolaires ou encore séjours linguistiques se sont éloignés peu à peu de leur but premier originel, au profit du loisir et de l’apprentissage. Les voyages scolaires et classes transplantées n’en sont pas moins de formidables occasions pour les élèves d’apprendre loin des bancs de l’école et de profiter de moments actifs au grand air, à l’écart des écrans. S’appuyant sur des méthodes d’apprentissage actives, les classes vertes permettent d’étoffer votre programme hors du cadre scolaire classique tout en incitant vos élèves à être davantage actifs par le biais d’activités sportives, d’ateliers, de grands jeux de plein air. Bien souvent, ces escapades buissonnières constituent pour les jeunes leur premier voyage hors du cocon familial. Partir en classe transplantée est l’occasion idéale d’offrir à vos élèves une parenthèse en nature, et de découvrir des paysages et activités qu’ils n’auraient pas forcément l’opportunité de pratiquer dans leur vie personnelle.